Chaque dimanche, découvrez une image de saison et les coulisses originales du terrain. Aujourd’hui, face à face avec des renardeaux endormis.
Guidé par la lune, je quitte le chemin de campagne et me faufile dans le sous-bois comme une ombre. Je zigzague entre les chèvrefeuilles pour éviter le moindre bruit qui trahirait ma présence. J’arrive à mon l’affût dans l’obscurité. A quelques dizaines de mètres sur ma droite, à peine visible, je devine le cône de terre qui marque l’entrée du terrier. L’attente commence, tous les sens aux aguets. Un pinson répète sa chanson printanière des dizaines de fois. Les deux notes d’un coucou résonnent au loin. Magique. C’est alors que la renarde apparaît près du sureau à la lisière du bois, une proie dans la gueule ! Après avoir regardé rapidement autour d’elle, la mère s’enfile dans le ventre de la terre pour nourrir sa petite famille. Deux heures après, un premier renardeau sort du terrier par une galerie secondaire. Ses quatre frères et sœurs le rejoignent quelques minutes plus tard. Je les observe jouer sur le tapis de lierre, explorer chaque recoin de la forêt, poursuivre et chasser les mouches et se tendre des embuscades dans les feuilles mortes. Vite fatigués, les jeunes goupils se rassemblent ensuite au beau milieu du sous-bois et se couchent les uns sur les autres. La sieste sera revigorante pour eux, inoubliable pour moi.